ARTESUNATE AMIVAS 110 mg, poudre et solvant pour solution injectable, boîte de 2 flacons de poudre ( 2 flacons de solvant) de 110 mg

Dernière révision : 20/05/2025

Taux de TVA : 2.1%

Laboratoire exploitant : CEVIDRA

Source : Base Claude Bernard

Artesunate Amivas est indiqué dans le traitement initial du paludisme sévère chez l'adulte et l'enfant (voir rubriques Posologie et mode d'administration et Propriétés pharmacodynamiques).

Il convient de tenir compte des recommandations officielles concernant l'utilisation appropriée des agents antibactériens.

Hypersensibilité à la substance active, à tout autre agent antipaludique à l'artémisinine ou à l'un des excipients mentionnés à la rubrique Liste des excipients.

Hypersensibilité

Des réactions allergiques à l'artésunate intraveineux, y compris une anaphylaxie, ont été rapportées.

Les autres réactions allergiques rapportées incluent de l'urticaire, des éruptions cutanées et du prurit (voir rubrique Effets indésirables).

Hémolyse retardée post-artésunate

L'hémolyse retardée post-artésunate (PADH) se caractérise par une diminution de l'hémoglobine accompagnée de signes biologiques d'hémolyse (tels qu'une diminution de l'haptoglobine et une augmentation de la lactate déshydrogénase) apparaissant au moins 7 jours et parfois plusieurs semaines après le début du traitement par artésunate. Il a été rapporté que la PADH survient très fréquemment après un traitement réussi du paludisme sévère, ayant débuté par l'administration d'artésunate par voie intraveineuse chez les voyageurs de retour. Le risque de PADH peut être plus élevé chez les patients présentant une hyperparasitémie et chez les jeunes enfants. Les patients doivent être surveillés afin de détecter tout signe d'anémie hémolytique pendant 4 semaines après le début du traitement par artésunate. La récupération spontanée de la PADH se produit généralement en quelques semaines. Cependant, des cas d'anémie hémolytique post-artésunate suffisamment sévère pour nécessiter une transfusion ont été rapportés. Etant donné que des signes d'anémie hémolytique immune ont été rapportés chez un sous-groupe de patients présentant une hémolyse retardée après le traitement par l'artésunate, la réalisation d'un test direct à l'antiglobuline (test de Coombs direct) doit être envisagée en vue de déterminer si un traitement, par exemple une corticothérapie, est nécessaire. Voir rubrique Effets indésirables.

Réticulocytopénie

Les artémisinines ont montré des effets inhibiteurs directs sur les précurseurs érythroïdes humains in vitro et inhibent les réponses de la moelle osseuse (en particulier les précurseurs de globules rouges) dans les modèles animaux. Les données précliniques animales et les données humaines issues des essais cliniques ont toutes deux suggéré que la réticulocytopénie réversible survient au moins fréquemment en association avec un traitement par artésunate intraveineux (voir rubrique Effets indésirables). La numération des réticulocytes s'améliore après l'arrêt du traitement.

Paludisme dû à Plasmodium vivax, Plasmodium malariae ou Plasmodium ovale

Artesunate Amivas n'a pas été évalué dans le traitement contre le paludisme sévère dû à Plasmodium vivax, Plasmodium malariae ou Plasmodium ovale. Les données disponibles indiquent qu'il est efficace contre toutes les espèces de Plasmodium (voir rubrique Propriétés pharmacodynamiques). Il ne traite pas les formes au stade hépatique hypnozoïte du Plasmodium et ne préviendra donc pas les rechutes de paludisme dues au Plasmodium vivax ou au Plasmodium ovale. Les patients initialement traités par artésunate pour un paludisme sévère dû au P. vivax ou au P. ovale doivent recevoir un agent antipaludique actif contre les formes au stade hépatique hypnozoïte du Plasmodium.

Nourrissons âgés de moins de 6 mois

Les données cliniques sont insuffisantes pour établir la sécurité et l'efficacité d'Artesunate Amivas chez les nourrissons âgés de moins de 6 mois. La modélisation et les simulations pharmacocinétiques indiquent qu'après l'administration de 2,4 mg/kg d'artésunate par voie intraveineuse, les expositions plasmatiques à la dihydroartémisinine (DHA) chez les nourrissons âgés de moins de 6 mois sont susceptibles d'être supérieures à celles des nourrissons plus âgés et des enfants (voir rubrique Propriétés pharmacocinétiques).

Patients âgés

Les données cliniques sont insuffisantes pour établir la sécurité et l'efficacité de l'artésunate par voie intraveineuse chez les patients âgés de 65 ans et plus atteints de paludisme sévère (voir rubrique Propriétés pharmacocinétiques).

Informations concernant les excipients

Ce médicament contient 193 mg de sodium par dose unique recommandée pour un adulte de 60 kg, ce qui équivaut à 9,6 % de l'apport quotidien maximal recommandé par l'OMS de 2 g de sodium pour un adulte. Étant donné qu'il est recommandé de prendre la première dose et la deuxième dose à 12 heures d'intervalle, les jours où deux doses sont administrées sur une période de 24 heures, la dose sera de 386 mg de sodium par jour, ce qui équivaut à 19,2 % de l'apport quotidien maximal recommandé par l'OMS de 2 g de sodium pour un adulte.

Résumé du profil de sécurité

L'effet indésirable le plus fréquemment rapporté au cours des essais cliniques a été l'anémie. Alors que l'anémie survient très fréquemment chez les patients atteints d'un paludisme sévère dû à la maladie et à un traitement efficace, une anémie qui n'était pas liée à la dose a également été rapportée chez des sujets sains dans des études de pharmacologie clinique sur l'artésunate intraveineux.

Des cas d'hémolyse retardée post-artésunate (PADH) ont été rapportés très fréquemment après un traitement efficace du paludisme sévère avec de l'artésunate par voie intraveineuse chez les voyageurs et les enfants (voir rubrique Mises en garde spéciales et précautions d'emploi).

La réticulocytopénie qui disparaît après la fin du traitement par de l'artésunate par voie intraveineuse survient fréquemment ou très fréquemment (voir rubrique Mises en garde spéciales et précautions d'emploi).

Tableau récapitulatif des effets indésirables

Les effets indésirables considérés comme au moins potentiellement liés à l'artésunate sont répertoriés ci-dessous par système corporel, classe d'organes et fréquence absolue. Les fréquences sont définies comme suit: très fréquent (≥ 1/10), fréquent (≥ 1/100, < 1/10), peu fréquent (≥ 1/1 000, < 1/100) et inconnu (fréquence impossible à déterminer) (tableau 1).

Tableau 1. Résumé des effets indésirables par système d'organes et fréquence

Systèmes d'organes

Effets indésirables très fréquents

Effets indésirables fréquents

Effets indésirables peu fréquents

Fréquence indéterminée

Infections et infestations


Rhinite



Affections hématologiques et du système lymphatique

Anémie

Diminution du nombre de

réticulocytes

Hémolyse retardée post-artésunate



Anémie hémolytique

immune

Troubles du métabolisme et de la nutrition



Anorexie


Affections du système nerveux


Vertiges, dysgueusie, maux

de tête



Affections cardiaques


Bradycardie


Intervalle QT prolongé à

l'électrocardiogramme

Affections vasculaires


Hypotension, Phlébite

Bouffées congestives


Affections respiratoires, thoraciques et médiastinales


Toux



Affections gastrointestinales


Douleurs abdominales, diarrhée, vomissements

Nausées, constipation


Affections hépatobiliaires


Hyperbilirubinémie Ictère



Affections de la peau et du tissu sous-cutané



Syndrome de

Stevens-Johnson, prurit, éruption cutanée, urticaire


Affections des reins et des voies urinaires


Hémoglobinurie

Insuffisance rénale aiguë



Troubles généraux

et anomalies au site

d'administration 


Pyrexie

Fatigue, douleur  

au site d'injection

Affections du système immunitaire



Anaphylaxie

Investigations 


Augmentation des ALAT,

Augmentation des ASAT


Déclaration des effets indésirables suspectés

La déclaration des effets indésirables suspectés après autorisation du médicament est importante. Elle permet une surveillance continue du rapport bénéfice/risque du médicament. Les professionnels de santé déclarent tout effet indésirable suspecté via le système national de déclaration - voir Annexe V.

SURVEILLER les patients afin de détecter tout signe d'anémie hémolytique pendant 4 semaines après le début du traitement par artésunate.

Etant donné que des signes d'anémie hémolytique immune ont été rapportés chez un sous-groupe de patients présentant une hémolyse retardée après le traitement par l'artésunate, la réalisation d'un test direct à l'antiglobuline (test de Coombs direct) doit être envisagée en vue de déterminer si un traitement, par exemple une corticothérapie, est nécessaire.



Paludisme dû à Plasmodium vivax, Plasmodium malariae ou Plasmodium ovale :  Ce traitement n'a pas été évalué dans le traitement contre le paludisme sévère dû à Plasmodium vivax, Plasmodium malariae ou Plasmodium ovale. Les données disponibles indiquent qu'il est efficace contre toutes les espèces de Plasmodium . Il ne traite pas les formes au stade hépatique hypnozoïte du Plasmodium et ne préviendra donc pas les rechutes de paludisme dues au Plasmodium vivax ou au Plasmodium ovale. Les patients initialement traités par artésunate pour un paludisme sévère dû au P. vivax ou au P. ovale doivent recevoir un agent antipaludique actif contre les formes au stade hépatique hypnozoïte du Plasmodium.

Grossesse

L'expérience clinique de l'utilisation d'Artesunate Amivas au cours du premier trimestre de la grossesse est limitée. Un risque pour le fœtus ne peut être exclu. Les études effectuées chez l'animal ont mis en évidence une toxicité sur la reproduction (voir rubrique Données de sécurité préclinique). L'utilisation d'Artesunate Amivas au cours du premier trimestre n'est donc pas recommandée, à moins que le bénéfice pour la mère ne soit supérieur au risque pour le fœtus.

Un nombre modéré de données cliniques sur les femmes enceintes (entre 300 et 1 000 grossesses) n'indique aucune toxicité malformative ou fœtale/néonatale de l'artésunate lorsqu'il est administré par voie intraveineuse au cours du deuxième ou du troisième trimestre. Par mesure de précaution, il est préférable d'éviter l'utilisation d'Artesunate Amivas au cours du deuxième ou du troisième trimestre de grossesse.

Registre des grossesses

Un registre des grossesses a été mis en place pour surveiller toutes les grossesses après un traitement par Artesunate Amivas.

Allaitement

La DHA, métabolite de l'artésunate, est présente dans le lait maternel. Il n'existe pas de données sur les effets de l'artésunate ou de la DHA sur l'enfant allaité ou sur la production de lait. Les bénéfices de l'allaitement pour la mère et le nourrisson doivent être mis en balance avec le risque potentiel d'exposition du nourrisson à la DHA via le lait maternel.

Fertilité

Il n'existe pas de données concernant la fertilité humaine. Des études chez l'animal ont montré des effets sur les organes reproducteurs mâles, mais les études chez la rate n'ont pas montré d'effet sur la fertilité (voir rubrique Données de sécurité préclinique).

Aucune étude clinique d'interaction médicamenteuse n'a été réalisée avec Artesunate Amivas.

Effet d'autres médicaments sur l'artésunate et/ou la dihydroartémisinine (DHA)

Après administration intraveineuse, l'artésunate est converti en DHA par des estérases et par le CYP2A6. La DHA est convertie en conjugués glucuronides inactifs principalement par l'UGT1A9.

L'administration concomitante d'artésunate par voie intraveineuse et d'inhibiteurs puissants des enzymes UGT (par exemple, axitinib, vandétanib, imatinib, diclofénac) peut augmenter l'exposition plasmatique à la DHA. La co-administration doit être évitée si possible.

L'administration concomitante d'Artesunate Amivas et d'inducteurs de l'UGT (par exemple, névirapine, ritonavir, rifampicine, carbamazépine, phénytoïne) peut diminuer l'exposition à la DHA, ce qui entraîne une diminution ou une perte d'efficacité. La co-administration doit être évitée.

Effet de l'artésunate et/ou de la DHA sur d'autres médicaments

Des données limitées provenant d'études in vitro et d'études cliniques d'interaction médicamenteuse avec l'artésunate et/ou la DHA oral ont indiqué que la DHA induit le CYP3A et inhibe le CYP1A2. La prudence est recommandée lors de l'administration concomitante d'artésunate par voie intraveineuse et de substrats du CYP3A4 ou du CYP1A2 ayant des fenêtres thérapeutiques étroites.

Il est recommandé d'utiliser Artesunate Amivas pour traiter les patients atteints d'une forme sévère de paludisme uniquement après consultation d'un médecin expérimenté dans la prise en charge du paludisme.

Posologie

Le traitement initial du paludisme sévère par artésunate doit toujours être suivi d'un traitement complet par un antipaludique oral approprié.

Adultes et enfants (de la naissance à moins de 18 ans)

La dose recommandée est de 2,4 mg/kg (0,24 ml de solution injectable reconstituée par kg de poids corporel) par injection intraveineuse (IV) à 0, 12 et 24 heures (voir rubriques Mises en garde spéciales et précautions d'emploi et Propriétés pharmacocinétiques).

Après au moins 24 heures (3 doses) de traitement par Artesunate Amivas, les patients ne pouvant tolérer un traitement oral peuvent continuer à recevoir un traitement par voie intraveineuse à raison de 2,4 mg/kg une fois toutes les 24 heures (à partir de 48 heures après le début du traitement).

Le traitement par Artesunate Amivas doit être arrêté lorsque les patients peuvent tolérer un traitement oral. Après l'arrêt d'Artesunate Amivas, tous les patients doivent recevoir un traitement complet par une association appropriée de médicaments antipaludiques par voie orale.

Patients âgés

Aucune adaptation posologique n'est nécessaire (voir rubriques Mises en garde spéciales et précautions d'emploi et Propriétés pharmacocinétiques).

Insuffisance rénale

Aucune adaptation posologique n'est nécessaire (voir rubrique Propriétés pharmacocinétiques).

Insuffisance hépatique

Aucune adaptation posologique n'est nécessaire (voir rubrique Propriétés pharmacocinétiques).

Population pédiatrique

Aucune adaptation posologique n'est recommandée en fonction de l'âge ou du poids (voir rubriques Mises en garde spéciales et précautions d'emploi et Propriétés pharmacocinétiques).

Mode d'administration

Artesunate Amivas est réservé à l'administration par voie intraveineuse. La solution reconstituée doit être administrée par injection en bolus lent pendant 1 à 2 minutes.

Artesunate Amivas doit être reconstitué avec le solvant fourni avant administration.

En raison de l'instabilité de l'artésunate en solution aqueuse, la solution reconstituée doit être utilisée dans les 90 minutes suivant la préparation. Par conséquent, la dose requise d'artésunate doit être calculée (dose en mg = poids du patient en kg x 2,4) et le nombre de flacons d'artésunate nécessaire doit être déterminé avant de reconstituer la poudre d'artésunate.

Pour les instructions concernant la reconstitution du médicament avant administration, voir la rubrique Précautions particulières d’élimination et de manipulation.

Durée de conservation :

4 ans

La stabilité chimique et physique en cours d'utilisation a été démontrée pendant 90 minutes, à 25°C. D'un point de vue microbiologique, le produit doit être utilisé immédiatement, sauf si la méthode d'ouverture/reconstitution/dilution élimine le risque de contamination microbienne.

S'il n'est pas utilisé immédiatement, la durée et les conditions de conservation en cours d'utilisation relèvent de la responsabilité de l'utilisateur.

Précautions particulières de conservation :

Ce médicament ne nécessite pas de précautions particulières de conservation.

Pour les conditions de conservation du médicament après reconstitution, voir la rubrique Durée de conservation.

En l'absence d'études de compatibilité, ce médicament ne doit pas être mélangé avec d'autres médicaments.

En cas de suspicion de surdosage, un traitement symptomatique et de soutien doit être administré selon les besoins.

Classe pharmacothérapeutique: antiprotozoaires, artémisinine et dérivés, code ATC: P01BE03.

Mécanisme d'action

Il est généralement admis que le mécanisme d'action antipaludique de l'artésunate dépend de l'activation, par clivage induit par le fer, du pont de l'endoperoxyde de la DHA pour générer un radical organique libre instable suivi d'une alkylation, où les radicaux libres se lient aux protéines du plasmodium, entraînant la destruction des membranes parasitaires.

Activité in vitro

Les données in vitro disponibles indiquent que les concentrations inhibitrices à 50 % d'artésunate (valeurs de CI50) sont globalement comparables pour P. falciparum et pour les autres espèces de Plasmodium responsables du paludisme chez l'Homme (P. vivax, P. ovale, P. malariae, P. knowlesi).

Résistance à l'artémisinine

Une diminution de la sensibilité à l'artésunate et à d'autres artémisinines, se manifestant cliniquement par des taux plus lents de clairance des parasites, est associée à une mutation du gène K13, qui code la protéine en hélice Kelch13 du parasite.

Efficacité clinique

Dans SEAQUAMAT (South East Asian Quinine Artesunate Malaria Trial), une étude multicentrique ouverte menée au Bangladesh, en Inde, en Indonésie et en Birmanie, 1 461 patients (1 259 adultes et 202 enfants âgés de moins de 15 ans) atteints de paludisme à falciparum sévère ont été randomisés pour recevoir un traitement intraveineux initial par artésunate ou quinine jusqu'à ce qu'un traitement oral soit toléré. L'artésunate a été administré à la dose de 2,4 mg/kg par voie intraveineuse à 0, 12 et 24 heures, puis toutes les 24 heures. La quinine a été administrée par voie intraveineuse à 20 mg/kg pendant 4 heures, puis à 10 mg/kg trois fois par jour pendant 2 à 8 heures. La mortalité dans la population en intention de traiter était de 14,7 % (107 sur 730) dans le groupe sous artésunate, contre 22,4 % (164 sur 731) dans le groupe sous quinine, une réduction de la probabilité de décès ajustée par site d'étude de 40 % (IC à 95 %: 21 %, 55 %; p = 0,0002). La mortalité chez les patients atteints de paludisme sévère dans le groupe sous artésunate était de 19,8 % (101 sur 509) contre 28,1 % (152 sur 541), une réduction de la probabilité de décès ajustée par site d'étude de 35 % (IC à 95 %: 13 %, 52 %; p = 0,003).

L'AQUAMAT (African Quinine Artesunate Malaria Trial) était un essai multicentrique ouvert dans lequel des enfants africains âgés de moins de 15 ans (n = 5425) atteints de paludisme à P. falciparum sévère ont été randomisés pour recevoir de l'artésunate parentéral ou de la quinine parentérale en utilisant la même dose que dans SEAQUAMAT. La mortalité dans la population en intention de traiter était de 8,5 % (230 sur 2 712) dans le groupe sous artésunate contre 10,9 % (297 sur 2 713) dans le groupe sous quinine, une réduction de la probabilité de décès ajustée par site d'étude de 25 % (IC 95 %: 10 %, 37 %; p = 0,0022). La mortalité chez les enfants atteints de paludisme sévère dans le groupe sous artésunate était de 9,9 % (226 sur 2 280) contre 12,4 % (291 sur 2 338) dans le groupe sous quinine, une réduction de la probabilité de décès ajustée par site d'étude de 23 % (IC 95 %: 7 %, 36 %; p <= 0,0055).

Absorption

Après administration intraveineuse d'artésunate en bolus sur une durée de 1 à 2 minutes, les propriétés pharmacocinétiques de l'artésunate et de la dihydroartémisinine dans le plasma sont présentées dans le tableau 2.

Tableau 2: Résumé des paramètres pharmacocinétiques chez les patients atteints de paludisme sévère

Paramètre

Artésunate

DHA

Cmax (ng/mL)

1020-3260

2060-3140

V (L/kg)

1,3

0,75 (valeur médiane)

CL (L/kg/h)

3,4

1.1

t½ (min)

15

80

ASC (ng-h/ml)

727-750

2017-3492

Distribution

L'artésunate et la DHA se diffusent dans le liquide organique extracellulaire. La DHA est liée aux protéines, à 93 % environ, chez les patients atteints d'une infection par le paludisme non compliqué. Il a été rapporté que les érythrocytes infectés par les Plasmodia contenaient des concentrations de DHA très élevées par rapport aux concentrations plasmatiques (par exemple, 300 fois plus que les concentrations plasmatiques moyennes).

Biotransformation

L'artésunate est converti en DHA par le cytochrome 2A6 et les estérases sanguines. Dans les incubations microsomales de DHA du foie humain, le DHA glucuronide était le seul métabolite trouvé. Dans les urines des patients, l'α-DHA-β-glucuronide (α-DHA-G) et une quantité variable d'isomère de tétrahydrofuranne de l'α-DHA-G ont été identifiés. La DHA elle-même n'était présente qu'en très petites quantités.

Élimination

L'artésunate est très rapidement éliminé du sang (en quelques minutes) par conversion en DHA. La DHA est éliminée du sang quelques heures après une dose intraveineuse, principalement par excrétion urinaire de glucuronides.

Populations spécifiques

Patients âgés

Il n'y a pas de données pharmacocinétiques disponibles après administration d'artésunate par voie intraveineuse chez les patients âgés de 65 ans ou plus atteints de paludisme sévère (voir rubriques Posologie et mode d'administration et Mises en garde spéciales et précautions d'emploi).

Insuffisance rénale

Aucune donnée pharmacocinétique n'est disponible pour les patients présentant une insuffisance rénale. Les résultats des essais cliniques réalisés chez des patients atteints de paludisme sévère et d'insuffisance rénale associée au début du traitement indiquent qu'aucune modification de la dose n'est nécessaire.

Insuffisance hépatique

Aucune donnée pharmacocinétique n'est disponible pour les patients présentant une insuffisance hépatique. Les résultats des essais cliniques réalisés chez des patients atteints de paludisme sévère et d'insuffisance hépatique associée en début de traitement indiquent qu'aucune modification de la dose n'est nécessaire.

Population pédiatrique

Les données pharmacocinétiques sur l'utilisation d'artésunate intraveineux chez les nouveau-nés et les nourrissons sont limitées. Les simulations et la modélisation pharmacocinétiques fondées sur la physiologie prédisent que les expositions plasmatiques sont susceptibles d'être plus élevées chez les nourrissons âgés de moins de 6 mois que chez les nourrissons âgés de plus de 6 mois (voir rubrique Mises en garde spéciales et précautions d'emploi).

Aucune étude concernant les effets sur l'aptitude à conduire des véhicules et à utiliser des machines n'a été réalisée. Il y a lieu de conseiller aux patients de ne pas conduire ni d'utiliser de machines s'ils ressentent de la fatigue ou des étourdissements.

L'artésunate s'est avéré négatif lors d'un essai in vitro de mutation inverse bactérienne, lors d'un essai in vitro d'aberrations chromosomiques sur ovaire de hamster chinois et lors de tests in vivo de micronoyaux de moelle osseuse de souris après administration par voie orale, et dans un essai des micronoyaux in vivo chez le rat après administration par voie intraveineuse. Aucune étude de cancérogénicité n'a été réalisée avec l'artésunate.

Les effets indésirables suivants n'ont pas été observés dans les études cliniques, mais ont été constatés chez des animaux soumis à des niveaux d'exposition semblables à ceux utilisés pour l'homme et pourraient avoir une signification clinique.

Toxicité pour la reproduction et le développement

Dans une étude de la fertilité et du développement embryonnaire précoce chez le rat, l'administration d'artésunate par voie intraveineuse à des doses allant de 1 à 2 fois la dose clinique (sur la base des comparaisons de la surface corporelle) n'a pas eu d'effet sur la fertilité femelle ni sur le développement embryonnaire précoce. L'administration orale d'artésunate au cours de l'organogénèse chez le rat, le lapin et le singe induit une augmentation dose-dépendante de la mortalité embryonnaire et des malformations fœtales (y compris cardiovasculaires, cérébrales et/ou squelettiques) à une dose de 0,3 à 1,6 fois supérieure à la dose clinique basée sur les comparaisons de la surface corporelle (SC). Bien que des études sur la reproduction animale menées sur plusieurs espèces aient mis en évidence des effets nocifs sur le fœtus induits par l'administration par voie orale et intraveineuse d'artésunate et d'autres médicaments de la classe des artémisinines, la pertinence clinique des données animales est incertaine.

Des études de la littérature indiquent qu'une administration orale d'artésunate chez le rat mâle peut avoir un effet dépendant de la dose et de la durée sur l'épididyme et les testicules, avec une diminution réversible de la production de spermatozoïdes viables à des doses cliniques proches. Aucun effet de ce type n'a été observé chez le rat ou le chien dans des études de 28 jours fondées sur les bonnes pratiques de laboratoire (BPL), menées avec une administration par voie intraveineuse.

Instructions pour la reconstitution

Prélever 11 ml de la solution tampon phosphate de sodium 0,3 M fournie, à l'aide d'une aiguille et d'une seringue, et l'injecter dans le flacon contenant Artesunate Amivas poudre pour injection (la concentration finale en artésunate est de 10 mg/ml après reconstitution). Agiter doucement (ne pas secouer) pendant 5 à 6 minutes jusqu'à ce que la poudre soit complètement dissoute et qu'il n'y ait plus de particules visibles.

Instructions concernant l'utilisation et l'élimination

Inspecter visuellement la solution contenue dans le flacon afin de s'assurer qu'il ne reste pas de particules visibles et qu'il n'y a pas de décoloration de la solution. Ne pas administrer si la solution est décolorée ou contient des particules.

Injecter la solution reconstituée par voie intraveineuse en bolus lent pendant 1 à 2 minutes. Ne pas administrer par perfusion intraveineuse continue.

Jeter le flacon et toute portion inutilisée du médicament après usage.

Tout médicament non utilisé ou déchet doit être éliminé conformément à la réglementation en vigueur.

Liste I.
Réservé à l'usage HOSPITALIER.

Poudre et solvant pour solution injectable

Poudre: poudre cristalline, fine, blanche ou presque blanche.
Solvant: solution limpide et incolore.

La poudre est fournie dans un flacon en verre de type I muni d'un bouchon en caoutchouc bromobutyle sans latex et d'une capsule en aluminium, contenant 110 mg d'artésunate.

Le solvant est fourni dans un flacon en verre de type I muni d'un bouchon en caoutchouc bromobutyle sans latex et d'une capsule en aluminium, contenant 12 ml de solution tampon stérile de phosphate de sodium 0,3 M pour reconstitution.

Chaque boîte contient 2 flacons d'artésunate en poudre et 2 flacons de solution tampon phosphate de sodium.

Chaque flacon de poudre contient 110 mg d'artésunate.
Chaque flacon de solvant pour reconstitution contient 12 ml de solution tampon phosphate de sodium 0,3 M.
Après reconstitution, la solution injectable contient 10 mg d'artésunate par ml.

Excipient(s) à effet notoire:
Après reconstitution, la solution injectable contient 13,4 mg de sodium par ml.

Pour la liste complète des excipients, voir rubrique Liste des excipients.

Solvant:
Phosphate monosodique monohydraté
Phosphate disodique dihydraté
Acide phosphorique, concentré (pour l'ajustement du pH)
Hydroxyde de sodium (pour l'ajustement du pH)
Eau pour préparations injectables